Les dioxines sont dangereuses pour l’homme et l’environnement

Les effets d’une contamination massive sont dévastateurs :

  • chloroacnée (lésions cutanées),
  • accroissement du risque de maladie cardiovasculaire,
  • diminution de l'immunité,
  • perturbation de la fonction thyroïdienne,
  • altération des fonctions du foie,
  • effets suspectés sur la reproduction et le développement (avortement spontané, malformations,...).

En outre, une exposition chronique entraîne une augmentation du risque de cancer. La molécule dite de Seveso est classée comme cancérigène par le Centre international de Recherche sur le Cancer, agence de l’OMS.

Les facteurs de contamination

Les dioxines sont lipophiles (elles s’attachent aux graisses) et se concentrent tout au long de la chaîne alimentaire.

Les animaux se contaminent en se nourrissant de végétaux pollués soumis aux  retombées de poussières  polluées par des dioxinesou en ingérant des particules de terre (vaches, moutons, volailles, poissons via le phytoplancton) ou d’autres animaux déjà contaminés.

L’intoxication humaine se fait à plus de 90% par ingestion, via la consommation de trois groupes d’aliments, du fait de leur teneur en matière grasse : le lait et les produits laitiers, la viande et les œufs, les poissons et les mollusques.

Pour les fruits et légumes très faibles en graisse, il faut absolument  veiller à les laver, voir les éplucher correctement pour éliminer toutes traces de terre potentiellement contaminées.

Les accidents liés aux dioxines sont fréquents

C’est lors de rejets intensifs de poussières contenant des dioxines que l’actualité parle d’accident.

Les secteurs touchés subissent alors de lourdes séquelles. L’évènement fondateur demeure la catastrophe de Seveso, en Italie (1976) où un nuage contenant de la dioxine s’échappe d’un réacteur de l’usine chimique Icmesa avec à la clé, 200 habitants empoisonnés, 3 300 animaux domestiques morts intoxiqués et 70 000 têtes de bétail abattues.

Plus récemment, l’incendie d’un centre dédié à l’activité de broyage et stockage de bois de récupération, à Saint Cyprien (août 2008) a conduit à l’abattage de 1000 vaches suspectées d’être contaminées et la mise sous surveillance de 26 exploitations et 40 communes.

Suite à la contamination d’Halluin, en 2004, le secteur de l’agriculture / élevage a été particulièrement impacté et les terres les plus contaminées sont aujourd’hui toujours en friche.

Une problématique qui reste d’actualité

Aucune réglementation n’existe concernant la contamination des sols par les dioxines même s’il existe des normes…

Au niveau européen, une directive fixe une valeur limite à l’émission de dioxines pour toutes les usines d’incinération. En outre, l’OMS propose depuis 1998 une valeur toxicologique de référence, appelée « dose journalière admissible ». Un règlement européen fixe par ailleurs les teneurs maximales de dioxines dans les aliments pour animaux et les denrées alimentaires.

La surveillance alimentaire et la réduction des émissions polluantes sont aujourd’hui des priorités. C’est ainsi que des crises sanitaires ont pu être mises à jour. En mai et juin 99, la Belgique a, par exemple, été secouée par une crise de la dioxine. De la nourriture pour bétail avait été contaminée par accident, infectant poulets, œufs, bœufs, porcs et lait. L’Allemagne a quant à elle été touchée en 2011. Localement, à Halluin, des analyses ont démontré, en 2004, que des œufs de poules élevées par des particuliers contenaient des teneurs en dioxine 3 à 9 fois supérieures à la norme, ce qui a donné lieu à une sensibilisation précise de la population pour prévenir des risques potentiels pour la santé.