2010-2011

Démarrage

En 2010, Lille Métropole a alloué à l’association les moyens financiers nécessaires pour engager une chargée de mission à temps plein. Un premier noyau de partenaires a été mobilisé visant à la co-construction d’un projet de recherche scientifique novateur.

Par ailleurs, un Comité Scientifique, composé de scientifiques issus de laboratoires de recherche (Lille 1, Lille 2, ENSC Paris) et d’institutions publiques (Chambre d’agriculture du Nord, BRGM, INERIS, GIS 3SP) reconnus a été constitué dans le but de garantir le sérieux et la validité des recherches scientifiques menées par l’association Halluin 3R.

Une analyse de sol (portant notamment sur les dioxines) a été effectuée en 2010 sur le Noir Pot afin de connaître la contamination actuelle de ce terrain. Il apparait que si les teneurs en métaux lourds sont faibles et équivalentes aux teneurs moyennes régionales, celles en dioxines demeurent relativement élevées. Les taux constatés sur le site sont équivalents à ceux d’une zone industrielle, ce qui nécessite, selon les recommandations de l’AFSSA, de ne pas y pratiquer l’élevage. La réalisation d’une cartographie de la contamination du site a débuté en novembre 2011. Il s’agissait d’un préalable indispensable à toute recherche scientifique. Un échantillonnage du sol a été réalisé pour vérifier l’homogénéité de la parcelle en termes de pollution par les dioxines.

2012

Phase 1

Création du Potager expérimental

Selon les indications des chercheurs, la parcelle a été préparée, les semis ont été réalisés en mars. Tout au long de l’année, les jardiniers de l’association Coin de Terre Halluinois entretiennent ce jardin selon les consignes des chercheurs  et procèdent aux récoltes qui ne sont pas consommées mais uniquement dédiées aux analyses.

La vérification des hypothèses sur les potentialités de biodégradation des dioxines par champignons présents dans le sol contaminé a donné lieu en 2012 à un travail en laboratoire in vitro sur les champignons qui ont été découverts dans les échantillons de sol prélevés.

  • Concernant les champignons telluriques saprotrophes, une première étape d’isolement, de purification et d’identification des souches conduit à la mise en place d’une mycothèque Noir Pot. Parallèlement, est étudiée la désorption des dioxines par des amidons modifiés, l’objectif étant de trouver les moyens d’accroître la solubilité des dioxines dans le substrat. Une évaluation in vitro de la résistance des souches fongiques aux dioxines et de leur capacité de dégradation des dioxines permettra de sélectionner les champignons les plus performants.
  • Concernant les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) : un état des lieux de la mycorhization est d’abord réalisé in situ, sur la parcelle expérimentale. Les différentes espèces de CMA présentes sur le site sont également isolées et identifiées sur la base des critères morphologiques des spores. Des cultures in vitro spécifiques sont ensuite menées pour étudier la phytotoxicité des dioxines et leur impact sur les principaux stades de développement des champignons. La capacité de dissipation des dioxines de la symbiose mycorhizienne est étudiée grâce au dosage des dioxines résiduelles sur des cultures de plantes mycorhizées ou non, conduites en pots.

2013-2015

Poursuite du projet

Ce projet d’un an a permis d’apporter des premières réponses, de mieux cibler les recherches futures et d’optimiser les moyens humains, techniques et financiers pour la suite des recherches. Début 2013, un événement a été organisé pour présenter les premiers résultats (en présence notamment de journalistes scientifiques). L’occasion de faire un bilan quant à la validation des hypothèses de travail et les suites attendues pour un projet dont les finalités sont à long terme.

La poursuite des recherches est en effet envisagée sur une période d’au moins 3 ans. Cette phase préalable d’un an aura permis d’expérimenter en laboratoire (in vitro et en pot avec de la terre du Noir Pot) les capacités des champignons à dissiper les dioxines. Il s’agira ensuite d’approfondir ces connaissances et de poursuivre les études, avec in fine l’expérimentation in situ dans le sol même du Noir Pot.